Sobriété numérique : quelles solutions pour réduire son empreinte environnementale ?
Qu’est-ce que la sobriété numérique (ou numérique responsable) ?
Le numérique responsable est une démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique et sociale du numérique. Cela concerne aussi bien les consommateurs, les professionnels, que les acteurs du secteur public.
Cette démarche est encadrée par la loi REEN et la loi AGEC, avec pour les communes et structures intercommunales de plus de 50 000 habitants, l’obligation de se doter d’une « stratégie numérique responsable » au plus tard le 1er janvier 2025.
Les solutions possibles pour réduire l’impact environnemental du numérique
Au plan social
- Inciter la prise de conscience de chacun et des instances décisionnelles de l’impact environnemental du numérique.
- Impliquer ses collaborateurs dans le processus de réduction de l’empreinte carbone de l’organisation.
- Renforcer l’accessibilité numérique pour tous : urbains et ruraux, jeunes et moins jeunes, personnes en situation de handicap ou d’illectronisme (difficulté, voire incapacité à utiliser les appareils numériques et outils informatiques).
- Augmenter le télétravail pour limiter les déplacements en véhicule polluant et diminuer l’impact des GES.
Au plan économique
- Sensibiliser les décideurs de l’intérêt à s’inscrire dans une démarche de sobriété numérique, en utilisant le levier économique (économies, gains, risques, rendements).
- Adopter les nouveaux critères de choix lors de l’achat de ses équipements :
- Matériel évolutif, réparable, facile à maintenir (indice de réparabilité obligatoire depuis le 01/01/2021).
- Equipements reconditionnés ou en location.
- Allongement des durées de garantie du constructeur.
- Récupération pour recyclage et/ou réutilisation en fin de vie (norme ISO 14040).
- Labels écologiques pour le papier des impressions (FSC, PEFC, Ecolabel européen, Blue Angel) ou l’efficacité énergétique des produits (Label Energy Star).
Au niveau des équipements
- Etudier le risque en évitant le remplacement des équipements encore performants (sur les équipements non stratégiques).
- Evaluer l’allongement de la durée d’usage des équipements.
- Choisir si possible la réparation du matériel plutôt qu’un rachat.
- Privilégier la mutualisation et/ou la location de matériel.
- Recycler systématiquement tout matériel hors d’usage.
- Reconditionner également les téléphones portables.
Au niveau des logiciels et applications métiers
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- Inclure les futurs utilisateurs dans le choix des outils numériques dès le début du processus d’acquisition.
- La règle des 3 « U » :
- Utile,
- Utilisable,
- Utilisé.
Dans la pratique quotidienne
Adopter des mesures simples pour limiter la surconsommation énergétique du numérique :
- Ne pas insérer de vidéo dans le mail, mais un lien permettant la visualisation sur le site d’hébergement.
- Eviter l’intégration de logo, couleurs et polices gourmandes dans les signatures et le corps du mail.
- Envoyer moins de mails (se poser la question de l’intérêt).
- Supprimer tous les mails inutiles et trop anciens.
- Vider quotidiennement la corbeille de messagerie.
- Adopter le réflexe du recto verso (les copieurs peuvent être paramétrés par défaut en recto-verso).
- Utiliser des polices moins gourmandes en encre (taille, gras, surlignage, etc.).
- Bannir la couleur si possible.
- Ne plus imprimer les mails.
- Penser à la virtualisation des postes de travail (moins énergivore en puissance de calcul et donc d’énergie).
- Eteindre le poste de travail plutôt que le laisser en veille (l’écran aussi), pour fermer les processus conservés en mémoire qui continuent de consommer de l’énergie.
Engager votre collectivité dans une démarche numérique responsable
Initier une démarche d’amélioration continue vers un numérique plus sobre nécessite plusieurs étapes :
- L’acculturation des agents et élus à la sobriété numérique et la mise en place d’une gouvernance.
- La mesure de l’impact environnemental du numérique de la collectivité.
- Le calcul de l’indice de maturité sobriété numérique de la collectivité.
- La définition, le suivi et la mise en œuvre d’un plan d’actions.
Les communes et structures intercommunales de plus de 50 000 habitants doivent définir, au plus tard le 1er janvier 2025, une stratégie numérique responsable qui indique notamment les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique et les mesures mises en place pour les atteindre.
Elles doivent élaborer un programme de travail préalable, qui comporte un état des lieux recensant les acteurs concernés et rappelant, le cas échéant, les actions déjà engagées pour réduire l’empreinte environnementale du numérique.
La stratégie numérique responsable fait l’objet d’un bilan annuel dans le cadre du rapport sur la situation en matière de développement durable prévu à l’article L. 2311-1-1 du code général des collectivités territoriales.
Une plateforme d’aide à la sobriété numérique pour les collectivités
Une plateforme d’aide à la sobriété numérique sera accessible en ligne à toutes les collectivités à l’été 2023.
Baptisée éco-clic, cette plateforme a pour objectifs de développer l’acculturation des collectivités aux enjeux de la sobriété numérique, de leur permettre de se situer et se comparer sur le sujet, puis de définir un plan d’actions et de le mettre en œuvre.
L’éco-clic est un projet porté et développé par Déclic, la fédération des Opérateurs Publics de Services Numériques (OPSN). Soucieux de répondre aux enjeux de l’impact environnemental du numérique, COGITIS s’est engagé dans la co-construction de ce projet.